Projets:Perso:2013:tuni

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Tue nid

Historique

L'idée de ce dispositif m'est venue pour la première fois il y a 5 ans. Nous avions installé des couches chaudes au jardin "c'est si bio", remplies de brf. Un nid de guepes s'est installé dans la couche chaude, en Juin, et une amie s'est fait piquer assez gravement. Nous avons du faire appel à une société spécialisée pour nous débarasser du nid (les pompiers n'assurent plus ce service. Une personne est venue, équipee du harnachement traditionnel. Elle a pulvérisé des doses massives de pesticides, qui ont eu raison du nid.

Principe:

Le dispositif proposé a pour intérêt principal d'éviter l'utilisation de pesticides dans ce genre de cas. À la place, on utilise de l'air liquide, qui va tuer les insectes par le froid intense qu'il produit.

Je propose donc de:

  • décrire, ici, le dispositif.
  • réaliser un prototype.
  • décrire l'ensemble des acteurs et mécanismes nécessaires à sa mise en oeuvre.
  • publier le dispositif (open hardware, évidemment).
  • mettre en place, en coopération avec d'autres organismes, un démonstrateur, à l'échelle d'un departement.
  • étudier soigneusement les conditions d'une généralisation du procédé, et en particulier le respect de clauses éthiques.

Description du dispositif

Pour parler du truc, on dira le zouc. Parce que, merde, la langue de bois, ça va 5mn!

Le zouc comporte les organes suivants:

  • Un réservoir, contenant l'air liquide.
  • une lance, servant à projeter l'air liquide, sous pression, vers le nid à détruire.
  • Un tuyau, reliant le réservoir à la canne.
  • Une poignée, permettant de tenir la canne, et de commander le débit.

Le zouc ressemble donc, à première vue, à ces pulvérisateurs utilisés dans le monde agricole. La nature du produit projeté impose cependant des contraintes particulières.

Physique du froid:

L'air liquide peut être conservé de 2 façons:

  • à température ambiante, sous une pression très importante.
  • à pression ambiante, sous une température très basse.

C'est une vision très binaire, de fait un continuum de combinaisons est possible, donné par formules ou abaques. Mais la conservation effective se fera sous l'une de ces 2 formes.

J'envisageais de conserver à basse température, et pression ambiante. Ceci implique:

  • Le récipient est une bouteille de Leyde, analogue aux bouteilles thermos.
  • la fuite thermique, faible mais effective, est compensée par de l'évaporation: la quantité d'air disponible diminue avec le temps, proportionellement à la différence de température: de façon linéaire, prévisible.

Ceci impacte directement le mode opératoire: le récipient est rempli soit chaque matin, en prévision d'une intervention. Soit à la demande, en cas de demande d'intervention.

Le froid intense employé a d'autres impacts:

  • il peut provoquer des brulures graves: seul un personnel spécialisé, voire agréé, peut utiliser le zouc.
  • il peut dégrader les matériaux sur lesquels il est projeté: verre, métal, béton. Il faudra consulter la littérature, faire des essais, et éventuellement qualifier le procédé.
  • il fragilise les matériaux du zouc lui-même: tuyau, commande, lance. On aura un risque de casse, et un vieillissement prématuré.
  • les risques seront minimisés par une conception en couches: de l'intérieur vers l'extérieur:
    • un tube métallique fin, transportant l'air liquide.
    • Une couche isolante, limitant la déperdition.
    • Le matériau extérieur: tuyau plastique ou tube métal souple, type tuyau de douche, assurant la rigidité, et protégeant le tout.

Mise en pression.

Si l'on veut projeter de l'air liquide par la lance, il faut:

  • que le tuyau soit immergé dans le liquide.
  • que la pression soit supérieure dans le récipient à la pression ambiante.

Ce dernier point, obtenu dans les pulvérisateurs classiques, par pompage d'air sous pression, est obtenu dans notre cas en faisant pénétrer de la chaleur dans le réservoir, fermé. Cette chaleur va provoquer de l'évaporation dans le réservoir, évaporation qui va augmenter la pression.

Comment faire pénétrer de la chaleur dans le réservoir?

  • Pomper de l'air, comme dans un pulvérisateur? Peut être pas très efficace, comme l'air gazeux a une faible chaleur volumique.
  • plonger une canule en cuivre dans l'air liquide, canule en contact avec une "source chaude" extérieure au récipient: sorte de radiateur.
  • source de pression extérieure: petit récipient rempli d'air liquide, qu'on laisse se réchauffer, puis qu'on déverse dans le réservoir, brutalement ou progressivement: les thermies introduites jouent le rôle attendu.

L'efficacité du dispositif conditionnera le débit possible. Or il faudra disposer d'un débit suffisant pour éradiquer le nid sans risque. Cet aspect est donc critique.

Description de l'exploitation:

L'exploitation, c'est la phase aval, quand le zouc est conçu, produit, et, donc, exploité.

Comme dans tout dispositif complexe, la présentation d'une exploitation simple, sure, est une condition pour emporter l'assentiment des décideurs impliqués dans les phases amont.

L'intervenant

L'intervenant est au coeur du dispositif. Il est connu des pompiers, services municipaux, etc.

  • C'est lui qui procède aux interventions, sur appel téléphonique.
  • il est jardinier, dératiseur, enfin dans ces métiers.
  • Il possède un exemplaire du zouc.
  • Il sait l'utiliser, le contrôler, le remplir.
  • Il dispose d'une réserve d'air liquide, qu'il maintient à un niveau compatible avec les exigences de service.
  • Il est en relation avec les autres intervenants:
    • Tour de garde dimanche et jours fériés.
    • redirection des appels, en cas d'indisponibilité.

Le circuit d'approvisionnement:

On dépend d'une ressource pas très courante, l'air liquide, mais pas exceptionnelle. Je la suppose produite par des sociétés, comme l'Air Liquide, plus facilement et meilleur marché qu'une production locale par compresseur. Je suppose aussi qu'il existe un circuit de distribution, avec des bouteilles métalliques sous pression, recyclées, comme pour le gaz.

La phase d'exploitation reposera sur un accord avec un ou des fournisseurs, assurant une exploitation simple, fluide et bon marché.

Roadmap:

Quelles étapes prévoir, entre cette ébauche mal formattée, et la mise en production?

Héberger le projet
sur github, le wiki du lab, openecology, ou autre.
Constituer une équipe
Physiciens, ingénieurs, etc, pour pousser le projet. Impliquer des assocs écologiques?
Rassembler les données manquantes
courbes pression/température. Coût énergétique de la liquéfaction. Prix de vente de l'air liquide. Etc.
Critiquer les choix techniques
Utiliser air, azote, ou gaz carbonique? Récipient sous pression/temp ambiante, ou pression ambiante/froid?
Monter un prototype
au lab, bien sur!
Monter (ou non) une structure
en charge de la fabrication.
phase réglementaire
homologation, certification, autorisation
exploitation expérimentale
avec un intervenant "beta", mais pas benêt!
communication
grand public et institutions.
expérimentation
des dégâts provoqués par le froid sur: bois, verre, métal, béton.
internationalisation
Assez tôt, anticiper les réticences de l'administration française, pouvant conduire à un blocage complet: choisir un autre pays pour lancer l'exploitation expérimentale.

Comme toute roadmap, celle-ci est susceptible d'améliorations, voire de remises en cause radicales. Comme dit Lao Tseu, que les ingénieurs s'ingénient, et les vaches seront bien gardées!